La psychanalyse est la science de l’inconscient.

Il s’agit de réduire la souffrance, de dénouer les conflits psychiques par la parole et par l’analyse des lapsus et des rêves. Il s’agit aussi de trouver son chemin dans le long labyrinthe de la vie et pouvoir affronter avec plus de sérénité les écueils et les difficultés de l’existence. Le « connais-toi toi-même » de Socrate est une visée psychanalytique. Il s’agit de s'interroger sur son savoir. Se connaître signifie prendre conscience de soi et par là aussi de son ignorance, de son inconscient.

Comme l’écrit Jean-Loup Rivière : « Pour savoir où je suis, il faut la carte où je ne suis pas. Il suffit d’interroger les lois du labyrinthe et de suivre le fil. »

L’image du travail analytique pourrait s’apparenter à un voyage dans un labyrinthe.

Dans le labyrinthe classique, typique de la mythologie grecque, lequel se définit comme « unicursal » parce que son parcours, souvent enveloppé en forme de spirale, a un seul sens de marche. Sa difficulté majeure consiste à atteindre le centre et, de là, à gagner la sortie. On entrerait alors en analyse pour aller à la rencontre ce qui s’est imposé comme énigme à un moment donné de la vie afin de la résoudre et de trouver la sortie.

Dans le labyrinthe appelé « maniériste », lequel comporte un grand nombre de voies, toutes barrées, sauf une, la bonne, menant à la sortie, pourrait être la métaphore de celui qui a l’impression d’être confiné dans sa vie sans pouvoir en trouver le sens. L’analyse pourrait alors lui permettre d’éprouver la vérité de son être en déroulant le fil d’Ariane des mots dont il est l’empreinte.

Enfin, le labyrinthe en « rhizome », autrement dit le « réseau infini » est une structure qui n’a pas de centre ni de périphérie, ni dedans ni dehors, et dont les éléments peuvent se connecter entre eux en plusieurs nœuds, selon les intentions de l’individu qui choisirait lui-même, grâce à l’échos des paroles qu’il adresse au psychanalyste, la direction qu’il souhaite imprimer à son propre trajet. C’est donc sa propre voix qu’on entend en analyse ponctuée par le psychanalyste.

L’analyse est une expérience de vérité, de vérité unique, la sienne propre.