Le psychanalyste est un thérapeute. On s’adresse à lui pour guérir, pour aller mieux. Pour lui, le symptôme est quelque chose à supprimer. Il faut une plainte, une souffrance… le sujet consulte pour se débarrasser d’un symptôme dont il se plaint et dont il ne sait pas se débarrasser tout seul. Le symptôme se présente d’abord sous sa face d’inconfort.

On vient en analyse quand on se sent le siège de phénomènes bizarres, d’un certain nombre de trébuchements, d’obsessions bizarres de symptômes bizarres. Quand on souffre de désirer ce que l’on ne voudrait pas, ou d’aimer alors qu’on est pas aimé, ou d’aimer des personnes qu’on ne désire pas, ou d’aimer quelqu’un avec qui on ne jouit pas. Quand l’énigme devient insurmontable, quand la souffrance ne peut plus être soulagée par les moyens du quotidien, quand on est anéanti par le deuil, quand on ne trouve plus de solutions en soi.

On vient aussi en analyse quand on se demande ce qu’on fait avec son partenaire, quand on se demande comment on a pu songer à s’appareiller à cette personne ou quand on essaie de déchiffrer ce qu’il vous dit quand on arrive plus à le comprendre. On vient donc aussi traiter la question du désir du partenaire.

Le symptôme est cependant paradoxal : Il a deux faces. La première, la souffrance et l’autre, c’est une face plus obscure : On constate que le symptôme résiste alors qu’il semble qu’on veut s’en débarrasser puisqu’on s’en plaint. Mais le sujet fait contre mauvaise fortune bon cœur. Il adopte le symptôme. Freud appelle ça l’adaptation secondaire du symptôme au moi. Ça se met à faire partie de nous. Et même parfois, c’est ce que vous aimez le plus en vous. Il y a une satisfaction présente dans le symptôme, une satisfaction qui est cachée. C’est là le paradoxe. Le sujet même souffrant à un certain niveau, il est quand même heureux. Dans sa douleur, le sujet est satisfait.